lundi 7 février 2011

Maria est décédée!

Mon ancienne voisine, ma vielle madame, Maria est décédée la semaine dernière. Un appel téléphonique nous a appris son décès vers 22h30 le mardi 1er février. Elle aurait eu 86 ans le 20 mars prochain. Maria est partie tranquillement, malgré la tempête de neige qui s'abattait sur la région.
Née en 1925 à Debrecen en Hongrie, Maria était la petite princesse de son papa. Juge de paix, il voulait s'assurer que sa cadette ne manquerait jamais de rien. Elle fut élévée comme une diva et en conserva l'air jusqu'en dernier. J'ai rencontré Maria il y a quelques années alors que je vivais en face de chez elle. Puisque nous n'avions pas de stationnement hors rue, je lui avais demandé la permission d'utiliser son entrée de cour pour installer mon Jeep et le laver. Je voulais aussi y faire quelques petites réparations. Il faisait très chaud—en juillet—et j'avais décidé de rester torse nu. Quelle ne fut ma surprise quelques mois plus tard lorsque j'appris qu'elle m'avait «admiré» pendant tout le temps où je travaillais dans son entrée!
En décembre de la même année, Maria fut victime d'un accident vasculaire cérébral. J'eus la chance d'être un des premiers arrivés après les ambulanciers. Elle était inquiète et avait besoin d'être réconfortée. Elle s'inquiétait de laisser sa maison sans surveillance; je m'empressai donc de la rassurer en lui promettant de m'en occuper. J'irais aussi la visiter à l'hôpital. Elle me serra la main avec un sourire.
Maria passa les trois mois suivants à l'Hôpital général à récupérer ce que son accident lui avait soutiré. Légère perte d'équilibre, côté gauche de tout son corps oedématié et un peu lent à réagir. Rien qui ne puisse être ramené à l'état original, croyait-on! Malgré ses efforts soutenus, Maria dû être transférée vers un centre de réadaptation pour augmenter ses chances de retrouver tout ses moyens d'avant son accident. Pendant les huit mois suivants, je me rendis la visiter deux fois par semaine à St.Peters. Elle en était toute contente. Lors d'une de nos discussions, elle me confia qu'elle m'aimait depuis la journée où elle m'avait vu laver mon Jeep chez elle. Je ne savais plus quoi dire, comment réagir! Maria avait 78 ans et j'en avais 50. Elle avait le même age que ma mère. Quelques secondes plus tard— qui me parurent plusieurs minutes—je réussit à reprendre mon souffle et à lui expliquer que je n'étais pas disponible. De plus, je l'aimais bien mais pas du tout comme elle. Je crois qu'elle avait compris. L'avait-elle accepté? C'était une toute autre question! À ma prochaine visite, quelques jours plus tard, l'infirmière m'apprit que Maria avait eu un petit malaise cardiaque après ma dernière visite. J'allais donc devoir la ménager à l'avenir.
Maria est partie, tout doucement. Tout discrètement comme elle a vécu.

2 commentaires:

  1. J'ai essayé d'activer la fonction qui vous permettrait de me laisser un commentaire. Merci de votre patience et j'espère que ça fonctionnera maintenant!

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  2. René, merci, merci,merci d'avoir mis une photo de TA Maria. Comme elle est belle ! Merci également d'avoir partagé avec moi, les beaux petits moments de tes nombreuses visites avec elle. C'est drôle à dire, mais elle me manquera à moi aussi.

    Je partage ta peine avec toi mon ami. Même si les apparences démontrent autrement, je sais que tu es très peiné de son départ. Je comprend et respecte ton silence !

    Merci de partager son vécu !

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